L’odorat


Mini-série d’animation

Mediasens a remporté l’appel à projet 2021 du GDRO3 et a comme objectif la diffusion des connaissances scientifiques dans le domaine de l’olfaction issues de la communauté sous la forme d’une production de matériel audiovisuel (mini-série d’animation). Voici les trois épisodes qu’ils ont réalisés.

Episode 1 – Le voyage d’Ester


Episode 2 – Les sens chimiques

Episode 3 – Anosmie et Covid-19

Rôle

Chez l’Homme, l’odorat est souvent perçu comme un sens secondaire et peu important, mais même si nous n’en avons pas conscience, celui-ci est essentiel à un certain nombre de nos comportements. Il joue un rôle de premier ordre dans la détection des dangers (odeurs de gaz, de fumée, d’aliments avariés…). Il est indispensable à nos comportements alimentaires et nos comportements sociaux.

Photo de Leif Hellmann sous license CC0 Public Domain

Dans le Nez

Avant d’être interprété par notre cerveau et de devenir une “odeur”, notre nez va capter les molécules odorantes présentes dans l’air ambiant. Une partie de ces molécules monte dans la cavité nasale jusqu’à l’épithélium olfactif ou elles vont être interceptées par les récepteurs présents sur les cils des neurones. Les êtres humains expriment entre 400 et 500 récepteurs olfactifs différents. Chacun d’eux est spécialisé dans un type de molécule odorante : un neurone ayant des récepteurs X ne s’activera que lorsque qu’il entrera en contact avec des molécules odorantes de type X et un neurone ayant des récepteurs de type Y, ne se déclenchera que lorsqu’il interceptera des molécules de type Y.

Illustration réalisée par Arnaud Fournel sous licence (CC-BY-NC-SA)

Dans le cerveau

Lorsque qu’une molécule entre en contact avec un récepteur olfactif compatible, l’information est traitée par le neurone puis est acheminée vers le bulbe olfactif, une petite région située à la base du cerveau. Le bulbe olfactif contient de petites structures appelées glomérules, celles-ci sont “spécialisées” et reçoivent les messages provenant des neurones qui portent un récepteur de même type. A la sortie de cette structure, l’information transite du tractus olfactif vers le cortex olfactif primaire. Celui-ci, est constitué de différentes régions cérébrales : le cortex piriforme, le cortex enthorinal et l’amygdale (région impliquée dans le traitement de l’émotion). Ensuite, le message olfactif est redistribué dans d’autres structures du cerveau : le thalamus, l’hippocampe (région impliquée dans la mémoire), le cortex orbitofrontal, l’insula.

Les déficits olfactifs


Plusieurs causes peuvent être à l’origine d’un déficit olfactif : les infections rhino-sinusiennes, les atteintes post-infectieuses, les traumatismes crâniens, une anomalie congénitale, le vieillissement normal ou pathologique. Quelle que soit la cause des troubles ils peuvent être de nature différente : de nature qualitative ou de nature quantitative.

Les déficits quantitatifs

Anosmie


Perte totale de l’odorat

Hyposmie


Diminution des performances de l’odorat

Hyperosmie


Augmentation des performances de l’odorat

Les déficits qualitatifs

Parosmie


Distorsion de l’odorat : l’odeur est perçue déformée et désagréable. Par exemple, en sentant une fleur on perçoit une odeur de brulé.

Phantosmie


Hallucination olfactive : perception d’une odeur non présente physiquement.

Image par Santo Heston sous licence CC0 Public Domain

Quelques chiffres

Dans le monde, la proportion de personnes présentant des troubles de l’olfaction varie entre 5% et 20% selon les études et les pays. En France, une étude menée sur plus de 4000 participants révèle qu’environ 10% de la population française présenterait des diminution des performances olfactives (anosmie/hyposmie confondues). Cette proportion augmenterait à 30% chez les plus de 60 ans ; dans cette catégorie d’âge les hommes seraient plus touchés que les femmes.

Illustration réalisée par Arnaud Fournel sous licence (CC-BY-NC-SA)

Les conséquences

Un trouble temporaire n’impactera pas la santé physique et mentale. Par contre un trouble qui s’installe dans le temps aura des conséquences sur la vie de tous les jours. Ainsi, diverses études scientifiques ont montré qu’une anosmie persistante pouvait entrainer :

  • Un problème de sécurité : en ne détectant ni l’odeur de gaz, ni l’odeur de fumée, les personnes présentant une perte olfactive sont plus sujettes aux accidents domestiques et ont des difficultés à détecter les aliments avariés.
  • Certains patients rapportent un sentiment d’insécurité dû à leur incapacité à contrôler leur odeur corporelle.
  • Des problèmes de nutrition : chez les patients présentant une perte olfactive on observe une modification du comportement alimentaire (réduction de la diversité des aliments, diminution du plaisir de manger, de l’appétit).
  • Environ 30% des personnes souffrant de trouble de l’olfaction présentent également des symptômes de dépression.

Pour aller plus loin


Le site odorat-info du Centre en Recherche de Neurosciences de Lyon détaille un grand nombre de points présentés sur cette page. N’hésitez pas à aller le visiter pour avoir plus d’informations sur l’odorat.